Avec l’évolution rapide de la médecine et de la biotechnologie, les questions de bioéthique se posent dans presque tous les aspects de ces disciplines. Voici quelques exemples où les soignants, le gouvernement et la société dans son ensemble doivent réfléchir aux implications éthiques, philosophiques et sociales des nouvelles découvertes scientifiques.
PMA et procréation humaine
La procréation médicalement assistée ou PMA désigne l’ensemble des pratiques biologiques ou médicales permettant de réaliser le projet parental d’un couple qui a des difficultés à enfanter de façon « naturelle ». La fécondation in vitro, l’accueil d’embryon et l’insémination artificielle font partie des techniques les plus répandues dans le monde et autorisées par toutes les lois sur la bioéthique. Les règles de bioéthique en France interdisent encore la méthode ROPA, la procréation humaine post-mortem et la gestation pour autrui sur son territoire.
Les questions de bioéthique sur la PMA n’interrogent pas l’efficacité de ces techniques. Elles cherchent plutôt à vérifier leur conformité aux principes fondamentaux de l’éthique universelle, de la morale et des normes culturelles et sociales actuelles. La loi bioéthique issue de cette réflexion définit ainsi les pratiques légalisées en France, ainsi que le profil des couples autorisés à bénéficier d’une PMA.
Dons d’organe
Les lois de bioéthique en France sur les dons d’organes reposent sur trois grands principes : la gratuité, le consentement présumé et l’anonymat. Tous les citoyens français sont considérés comme des donneurs potentiels, sauf s’ils s’inscrivent sur le registre national des refus. L’identité du receveur et celle du donneur sont gardées secrètes.
Aucun don d’organes en France ne peut être rémunéré. Au-delà de ces principes de base, les décrets d’application de la loi bioéthique fixent les modalités de sélection des donneurs, le prélèvement des organes et la constitution des comités chargés d’autoriser les prélèvements.
Biotechnologies appliquées à l’homme
Les biotechnologies appliquées à l’homme regroupent tous les procédés novateurs dédiés aux activités médicales, dont le développement de thérapies géniques, la fabrication de vaccins à ARN messager et la production de médicaments issus de la biotech.
Ces filières révolutionnent le traitement des maladies, dont certaines sont réputées incurables. La bioéthique permet de délimiter le périmètre d’action de ces procédés innovants.
Génie génétique et expérimentation
Depuis la découverte de la structure de l’ADN en 1953, l’étude de la génétique a donné lieu à de nombreuses inventions aussi captivantes qu’inquiétantes. Certaines techniques du génie génétique, comme le séquençage ADN et les tests génétiques sur les animaux réalisés par le laboratoire Genimal Biotechnologies, font l’unanimité.
En revanche, d’autres procédés soulèvent des questions d’ordre bioéthique. C’est notamment le cas du système CRISPR/CaS9, une technique révolutionnaire qui permet de modifier n’importe quel ADN.
Interventions sur les êtres et les milieux non humains
Grâce au système CRISPR/Cas9, les scientifiques ont le pouvoir de modifier le génome humain et d’intervenir également sur les êtres et les milieux non humains. Cette technologie a introduit des mutations ciblées chez les animaux, les plantes et les bactéries, en intégrant une séquence d’ADN étrangère dans leur stock chromosomique.
Ces organismes génétiquement modifiés ou OGM possèdent des propriétés nouvelles, très différentes de leurs caractéristiques naturelles. Comment déterminer si ces modifications génétiques ne vont pas trop loin ? La bioéthique oriente les réflexions politiques, économiques et sociales sur ce sujet.
Critique de l’anthropocentrisme par la bioéthique utilitariste
Le principe de bienfaisance est l’un des éléments clés de la bioéthique. Pour faire simple, la pensée dominante estime qu’une innovation scientifique peut être conforme à la bioéthique si elle apporte plus d’avantages que de méfaits. Cette évaluation comparative des risques et des bénéfices se fait évidemment selon une logique d’anthropocentrisme, où les besoins de l’Homme sont supérieurs à ceux des autres éléments de l’univers.De plus en plus de voix se lèvent pour sortir du carcan de la bioéthique utilitariste. Au lieu d’articuler les débats de la bioéthique autour des désirs du genre humain, ces militants, philosophes et politiques souhaitent accorder plus de place aux conditions des autres espèces et de la nature dans son ensemble.
https://www.museum.toulouse.fr/-/crispr-cas-une-technique-revolutionnaire-pour-modifier-le-genome
https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15052
https://www.vie-publique.fr/eclairage/19432-bioethique-louverture-de-la-pma-toutes-les-femmes-en-debat