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Une definition honnete et objective de la sante globale

La notion de « Global Health » ou de santé globale n’est pas récente. Les Anglo-Saxons utilisent ce terme depuis le début des années 2000 pour désigner une approche de santé publique axée sur la globalisation et la mondialisation. Les grandes universités, comme Johns Hopkins, Princeton et Duke ont leur propre initiative ou programme de santé publique qualifié de « global ». C’est aussi le cas des grandes organisations caritatives ou de recherches publiques, comme la Fondation Bill and Melinda Gates et les National Institutes of Health.

 

Une vision globale de toutes les interconnexions de la santé

Que signifie réellement l’expression « santé globale » ? D’un point de vue linguistique, il est tentant d’assimiler cette expression aux termes « santé mondiale » et « santé internationale », deux synonymes qui renvoient à la dimension spatiale de la nouvelle gestion de la santé publique. L’Organisation mondiale de la santé elle-même a choisi ce raccourci au début des années 2000.

En réalité, la santé globale ne désigne pas uniquement un changement d’échelle des politiques de santé publique. Ce terme invite à traiter les problématiques de santé de l’individu et des populations dans une approche globale, qui transcende les frontières et les disciplines. La santé globale s’intéresse à tous les facteurs de risque qui influencent directement ou indirectement le bien-être et le mieux être physique de la population.

Cette notion de santé s’inscrit dans un contexte universaliste, où les échanges se mondialisent et les mouvements d’êtres vivants de biens et de personnes s’intensifient dans toutes les régions de la terre. La santé globale repose ainsi sur une approche interdisciplinaire des politiques de santé publique. Au-delà du ministère de la Santé publique, les représentants du commerce, de l’environnement, de la politique et du droit sont tous des acteurs de la santé.

 

Santé globale : le cas de la pandémie de Covid-19

L’actuelle pandémie de Covid-19 montre toute la pertinence de la santé globale. D’abord localisée, l’épidémie de Covid, bien plus meurtrière que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, atteint rapidement une dimension planétaire lorsque les premiers cas ont été signalés en Europe et en Amérique du Nord. Les autorités se saisissent alors du problème, avec l’appui des acteurs économiques, des industriels pharmaceutiques, les transporteurs et de l’ensemble de la population. Chaque pays met en place une stratégie nationale et un plan d’urgences pour stopper la propagation du virus.

Bien sûr, cette réponse a nécessité une coordination des interventions aux niveaux national, régional et international. Les fermetures de frontières auraient été impossibles sans l’accord des pays voisins. De même, l’interruption des vols commerciaux au plus fort de la pandémie a nécessité la coopération des compagnies aériennes, des assureurs et des autres acteurs de l’économie et de la finance. Les transporteurs aériens ont ainsi obtenu l’assurance d’être indemnisés ou aidés financièrement pour compenser les pertes causées par l’arrêt des liaisons régionales et internationales.

De leur côté, les États, entreprises privées et institutions financières ont bénéficié d’un financement exceptionnel de la Banque Mondiale, dans le cadre d’un plan d’action inédit. L’institution a débloqué plus de 157 milliards de dollars d’aides et de financements entre avril 2020 et décembre 2021.

 

Une approche universelle de la santé publique

La réponse mondiale contre le Covid-19 n’est qu’un exemple parmi d’autres applications des préceptes de la santé globale. Les États et les organisations internationales utilisent ce concept dans les programmes de santé publique visant à éradiquer d’autres maladies, comme la variole, la dengue, le choléra, les hépatites (hépatite C, hépatite B, etc.), les maladies et infections sexuellement transmissibles, les cancers (cancer du sein, cancer du col de l’utérus, cancer des poumons, etc.), le virus du Zika, la peste et le paludisme, entre autres.

Les mesures de santé publique conduites selon le principe de la globalisation sont élaborées au niveau mondial, financées par un fonds mondial et adapté aux spécificités culturelles, géographiques et économiques de chaque pays. Leurs objectifs restent cependant inchangés, à savoir :

–          promouvoir la prévention ;

–          améliorer la santé humaine dans son ensemble ;

–          renforcer la capacité d’accueil des établissements de santé ;

–          perfectionner la surveillance des maladies d’un point de vue épidémiologique, afin de mieux anticiper les risques sanitaires du futur ;

–          soutenir le développement sanitaire et les sciences de la santé ;

–          réduire les inégalités de santé.

L’OMS organise déjà ses activités selon les principes de la santé globale. L’organisation participe à l’identification des risques sanitaires et à l’élaboration de programmes de santé publique pluriannuels adaptés. Ces décisions se font dans le cadre de l’Assemblée mondiale de la santé, qui se tient chaque année à Genève.

La santé globale, tout comme n’importe quelle autre conception de la santé publique, est imparfaite. L’interconnexion entre les organisations, les réseaux d’individus et les idées est loin d’être acquise. Le manque d’interactions entre les institutions privées et publiques influe ainsi sur la réponse apportée à un problème de santé spécifique. De même, les liens entre le public et les médias contribuent à l’éducation thérapeutique et à la sensibilisation de la population. Une trop grande implication des médias peut amplifier la perception de la crise et influencer ainsi la réponse des gouvernements et du public.

À l’inverse, un déficit de couverture conduit à la désensibilisation de l’opinion, comme c’est le cas avec la tuberculose. Cette maladie tue plus d’un million et demi de personnes chaque année. Pourtant, elle occupe très peu de place dans les médias et ne constitue pas une grande préoccupation de santé publique aux yeux des gouvernements et de la population.

Enfin, la santé globale se révèle être un terme bien plus complexe qu’il n’y paraît, notamment en raison de son approche globale. Les principaux concernés, que ce soient les acteurs du secteur public ou privé, ou encore les médias, jouent un rôle déterminant dans la gestion des crises. Une bonne interconnexion entre les parties prenantes semble indispensable à cet effet. Reste à savoir si une amélioration à ce niveau relève de l’utopie ou non.

Partie 2 – Le mode de vie et l’alimentation dans la sante globale

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